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ABDALLA F. HASSAN | Courrier International | January 10, 2003

En lançant des programmes en hébreu, la chaîne Nile TV entend offrir une autre vision de l’actualité au public israélien. Une initiative qui s’inscrit dans la guerre des ondes que se livrent radios et télés au Proche-Orient.

Depuis janvier 2002, Nile TV diffuse en anglais, en français et en hébreu. Les programmes en langue étrangère de la chaîne, qui sont diffusés par satellite ou par réseau câblé, ont à présent pour cible le public israélien. Après six mois de préparation, l’année 2002 s’est ouverte sur deux heures de programmes en hébreu diffusés l’après-midi et constitués de bulletins d’information, d’émissions politiques et culturelles, de documentaires et de téléfilms. “C’est un début”, lance Mounir Mahmoud Salah Eddin, journaliste à la section hébreu de Nile TV. “Si l’essai est concluant, le temps d’antenne pourrait s’étendre au-delà de deux heures.” Pour les responsables de la chaîne, il s’agit d’une étape logique. “Israël diffuse en arabe, pourquoi ne pourrions-nous pas le faire en hébreu ? Nous pourrons ainsi répondre à des sujets abordés uniquement en Israël”, explique Hala Hashish, vice-président de Nile TV International. “Ils n’entendent qu’un seul point de vue. En disposant des deux, le public israélien - non seulement les politiciens aguerris.”

 

Les vives tensions entre Israël et la Palestine ont conduit les médias arabes à se mobiliser pour soutenir l’Intifada. L’une des principales chaînes à s’engager derrière la cause palestinienne est Al Manar, la chaîne du Hezbollah, qui a décidé, dès novembre 2000, d’accroître son temps d’antenne, passant de quatre à dix-huit heures de programmation par jour en direction de la Bande de Gaza. “Notre message est très clair : encourager les Arabes et leur proposer un modèle pour résister à l’ennemi”, explique Nayef Krayyem, son PDG.

 

Front uni pour une information arabe

Depuis la guerre du Golfe, en 1990, et l’avènement de CNN, la télévision par satellite est devenue le dada des téléspectateurs et des investisseurs du monde arabe. En l’espace d’une décennie, le nombre de chaîne a décuplé, et certaines d’entre elles ont enregistré un succès considérable, au premier rang desquelles figure Al Jazira. Sa présence sur le terrain, en Afghanistan, lors de l’intervention étasunienne contre les talibans, a été déterminante, lui assurant le statut de chaîne arabe d’information au niveau international. Si la chaîne qatarie a su se faire une réputation qui dépasse les frontières du monde arabe, d’autres chaînes locales diffusées par satellite ont également connu un développement important au cours de ces dernières années. Les chaînes libanaises LBC et Mustaqbal, MBC (installée à Londres), ART, ANN ou encore le bouquet Orbit ont permis aux populations de la région - parfois au grand dam des gouvernements locaux, pas toujours heureux d’entendre des voix discordantes - d’avoir accès à des programmes différents de ceux promus dans leurs propres pays. Reste que ces chaînes - y compris celle du Hezbollah, Al Manar - proposent rarement des émissions à destination du public israélien. Conscients de cette lacune, les ministres arabes de l’Information, réunis en juin 2001 à Beyrouth, ont reconnu la nécessité de lancer une chaîne d’information panarabe multilingue afin de “contrecarrer la propagande israélienne”. Pour Ghazi Aridi, ministre de l’Information libanais, il est essentiel que l’ensemble des chaînes arabes, diffusées pour la plupart en Israël, commencent d’ores et déjà à offrir un contenu en hébreu, sans attendre la réalisation d’un projet international qui prendra vraisemblablement beaucoup de temps.

     

 

SOURCE

Ce magazine anglophone a fait son apparition en mars 1997 sous le nom de Cairo Times. Il s’adresse aux jeunes non conformistes et aux classes moyennes supérieures. Après un arrêt en 2004, il reparaît en 2005 et devient Cairo Magazine.

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